Pour la première fois en dix ans de visites, j’ai pu passer les fêtes de Songkran en Thaïlande. A Buriram plus précisément.
Du 13 au 15 avril, toute la ville (et même plus) s’est donc aspergée copieusement d’eau et badigeonné de talc (et croyez-moi, les étrangers sont une cible privilégiée). Et tout cela sur deux terrains de jeu : les rues de Buriram, et l’esplanade de l’I-Mobile Stadium.
Dans les rues de la ville, c’était donc la guérilla chaque après midi. A pied ou en voiture, et armés de pistolets à eau, de jets, de seaux, enfin bref de tout ce qui pouvait projeter de la flotte, les habitants de Buriram s’en sont donnés à cœur joie, déversant des litres sur les voitures, les mobylettes, les piétons… Je crois que seuls les chiens s’en sont tirés à bon compte. Du coup, deux options : soit vous vous la jouez intrépide, et vous sortez à pied ou en deux-roues (et dans ce cas habillez-vous très léger et protégez vos papiers, votre téléphone, etc.). Soit, comme moi, vous avez vraiment besoin d’aller quelque part sec et présentable (et/ou êtes accompagné d’un enfant de deux ans), et dans ce cas vous tentez de fendre la foule bien au sec dans votre voiture, en jouant des essuie-glace toutes les deux minutes.
Je dis bien « tentez », car circuler n’est pas chose aisée durant cette période en pleine ville. Il faut composer avec les pick-ups chargés de combattants qui s’arrêtent à chaque cible potentielle, les deux-roues qui s’arrêtent après avoir reçu un seau d’eau sur la tête pour éviter de finir dans le décor, les Thaïs qui dansent sur le bord de la route (voire au milieu), et les enfants qui déboulent d’un coup sur la chaussée avec leur pistolet à eau pour arroser la voiture juste devant vous.
Bref, c’est délicat. Mais tellement drôle aussi à regarder…
Du côté du stade de Buriram United, décidément devenu un lieu incontournable de la région, c’était une autre ambiance. Là-aussi on s’arrosait, mais sur une esplanade qui le temps de quelques jours avait des faux airs de fête de Spring Break. Quatre ou cinq scènes avaient en effet été installées, où se succédaient DJ et groupes de musique plus ou moins connus (Ice Saranyu, Carabao, Ben Chalatit étaient notamment présents). Le tout entrecoupé d’irruptions des joueurs et du staff du club de Buriram United, qui ne se sont pas fait priés pour participer à la fête. Il y avait aussi des canons à mousse (voir vidéo), des danseuses court-vêtues (désolé mais là j’ai pas de photo), un tournoi de muay-thai, et j’en oublie certainement. Bref, un joyeux bordel où la Chang Beer (sponsor principal de Buriram United) a coulé à flots.
Vous le voyez, la petite ville tranquille et un peu paumée qu’était Buriram il y a encore quatre ou cinq ans évolue rapidement, et propose dorénavant des festivités qui n’ont rien à envier à celles de Bangkok. Du coup, la prochaine fois que vous venez durant Songkran, quittez donc la capitale pour venir faire un tour en Isan !
